Photographing what has disappeared

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View of the exhibition « Global Snapshot », Panacée, Montpellier, May 2015. (Photo Marc Lafon).

 

Work : Vide aveuglant.

Slideshow captioned striving to realize what has dissapeard. Daily projection of different images in the art center Panacée live from Athens.

Location : Athens, Greece / Montpellier, France, may 2015.

Statement :

Exarchia, Grèce, 15 mai 2015.

A chaque changement d’époque ses disparitions.

Lorsque l’invention de l’électricité embrasa les nuits de nos villes, les étoiles arrêtèrent de scintiller au-dessus de nos têtes.

Puis quand les vols bons marché nous donnèrent accès à un horizon lointain, c’était pour y découvrir l’acculturation provoquée par notre tourisme de masse.

Enfin, quand les appareils connectés se mirent à accompagner nos moindres faits et gestes, notre intimité se réduisit d’autant, prise en étau entre la cupidité des marchands et l’ingérence totalitaire des États.

Dans un mouvement comparable, en Grèce, quand le pays fut ébranlé par le grand basculement qu’on nomme aussi mondialisation néolibérale, quand on eut recours aux saignées mortifères des doctes savants de l’orthodoxie budgétaire. Quand, en d’autres termes, le peuple fut rançonné par la haute finance internationale, quand elle le fit rentrer à marche forcée dans le nouvel ordre économique mondial. Alors, là aussi, bien sûr, ce qu’il y avait avant ne fut plus.

Lors de mon premier séjour, il y a trois ans, le changement était déjà présent dans l’environnement urbain même si les panneaux publicitaires vides le tenaient à distance comme des écrans qui, à défaut de nourrir notre imaginaire asservi de consommateur, cachaient encore la misère qui n’allait pas tarder à éclater au grand jour.

Depuis, le trou de la dette s’est creusé dans les ventres et le vide s’est répandu :

Vies raccourcies, emplois évanouis, manque, absence, douleur, solitude.

La liste est terriblement longue. La poursuivre est un travail en creux. Il consiste à s’évertuer à donner à voir ce qui ne peut pas l’être, à prendre des chemins détournés pour inventorier le chaos.

Cette béance du verbe que chaque artiste visuel tente de combler dans un langage qui lui est propre. Aujourd’hui, celui-ci prend la forme d’un diaporama dans lequel textes et images se répondent.

 



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